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Confinement et syndromes de stress post-traumatique

En cette période de confinement, de manières objectives ou subjectives, le niveau de stress augmente fortement pour un grand nombre d’individus. Parfois liés à la solitude, à la gestion des conflits au sein du couple ou de la famille du fait de la promiscuité, à l’inactivité principale source d’ennui, aux surinvestissements des premiers jours de confinement pour certains, aux modifications des habitudes alimentaire et de sommeil, à l’inactivité physique, aux addictions ou bien encore aux problèmes financiers et/ou ressources vitales, à la mauvaise gestion du télétravail, à l’incertitude… sont autant de facteurs et agents stressants qui viennent chaque jour installer pour certains et renforcer pour d’autres un niveau de « distress » et d’anxiété.

Plusieurs études[1] semblent confirmer et prédire qu’une période de confinement prolongée notamment à partir du 10e jour fait apparaitre des symptômes de type anxieux relatif aux syndromes post-traumatique.

 

Les symptômes d’un stress post-traumatique ou ESTP sont de 3 types :

  • Des symptômes dits d’intrusion : images répétitives et non désirées de l’évènement, souvenirs répétitifs, cauchemars… entraînant des signes physiques de peur. La victime ou le témoin « revit » le trauma. C’est un des principaux éléments définissant le stress post-traumatique.
  • Des symptômes d’évitement : effort pour éviter les conversations ou personnes rappelant le traumatisme (ici la situation), retrait social, perte de mémoire partielle ou totale de l’évènement.
  • Des symptômes affectant l’humeur : hypervigilance, insomnie, caractère instable, irritabilité ou excès de colère, difficultés de concentration, réactions de sursaut exagérées, conduite à risque ou dépression… Ainsi que des expériences de dépersonnalisation (sensation de détachement d’autrui, perte d’intérêts pour les choses autrefois appréciées, restriction d’affects, sensation d’être un observateur extérieur) ou de déréalisation (sentiment d’irréalité de l’environnement).

Ces effets peuvent apparaitre pourtant sans même être malade ou exposés directement à la maladie (non pas en qualité de victime, mais plus de celle de témoin).

Dans certains cas, c’est plus l’émergence d’autres traumas plus anciens qui remonte. Pour d’autres, il s’agit de personnes déjà fragilisées par un stress aigu ou chronique lié par exemple à une maladie ou un évènement douloureux (deuils, séparations…).

 

Nul doute que les conséquences psychologiques, mais aussi physiques seront nombreuses et importantes et devront être absolument anticipées.

 

[1] Note de synthèse parue « The Lancet » 14.03.2020 et Enquête nationale réalisée en Chine – Début 2020 - Qiu J, et al. General Psychiatry 2020